Un revers brutal pour le géant américain
Le mois d’avril a confirmé la tendance : Tesla perd pied sur le marché français. Avec une chute de près de 60 % des immatriculations en un an, la marque californienne encaisse un nouveau coup dur. En pleine refonte de sa gamme, le constructeur de voitures électriques ne parvient plus à séduire comme avant. Son image ? Peut-être brouillée par les prises de parole polarisantes de son patron Elon Musk. Son offre ? En transition. Résultat : depuis le début de l’année 2025, Tesla n’a immatriculé que 7 556 véhicules dans l’Hexagone, soit un recul de 44 %.
Le marché français en zone grise
Mais Tesla n’est pas seul à dérailler. Le marché automobile français, dans son ensemble, stagne, voire fléchit. En avril, les immatriculations de voitures neuves ont baissé de 5,64 %, selon les chiffres de la Plateforme automobile (PFA). Cela représente 139 000 immatriculations, un chiffre encore bien en deçà des niveaux d’avant la pandémie. Et les mesures comme la fin des avantages fiscaux pour les cartes grises des voitures électriques ne risquent pas d’aider.
Nicolas Le Bigot, directeur général par intérim de la PFA, alerte : « Le marché reste préoccupant, très en retrait par rapport à la période pré-Covid ». En toile de fond : une conjoncture économique morose, des ménages prudents, une épargne qui grimpe, et une confiance minée par les tensions commerciales mondiales.
L’électrique plafonne, malgré les ambitions
Alors que l’électrique devait porter la relance, sa part de marché plafonne à environ 18 %. Une stagnation symptomatique du désenchantement ambiant. L’adoption progresse moins vite que prévu, freinée par les prix, le manque de bornes ou encore l’incertitude fiscale.
Dans ce contexte, Tesla n’est pas seul à souffrir. Stellantis recule de 12 % sur un an. Seul Renault tire son épingle du jeu avec une progression de 2 %, dépassant même Stellantis en volume, avec 39 000 immatriculations contre 33 786. Volkswagen, de son côté, cède 8,5 %, plombé notamment par les performances décevantes de sa marque Seat.
Et maintenant ?
Le marché des voitures électriques cherche son second souffle. Si l’innovation reste au rendez-vous, la réalité du terrain – inflation, fiscalité, hésitations politiques – tempère les ambitions. Tesla, autrefois symbole de rupture, semble aujourd’hui freiné par les vents contraires d’un marché en transition.