Pompe à chaleur en voiture électrique : une solution incontournable ?
Dans une voiture thermique, le chauffage repose sur un principe simple : récupérer la chaleur du moteur pour réchauffer l’habitacle. Ce procédé ne nécessite pas d’énergie supplémentaire et n’affecte pas la consommation du véhicule. Mais dans une voiture électrique, un tel système n’existe pas. Il faut donc produire la chaleur autrement, ce qui entraîne une consommation d’énergie supplémentaire et peut impacter l’autonomie du véhicule.
Deux solutions sont utilisées aujourd’hui : le chauffage par résistance et la pompe à chaleur. Si le premier permet une montée en température rapide, il reste très énergivore. La seconde promet une meilleure efficacité énergétique, mais son fonctionnement dépend de plusieurs facteurs.
Le chauffage par résistance : rapide mais gourmand en énergie
Le chauffage par résistance, aussi appelé convecteur électrique, repose sur un principe simple : une résistance est chauffée par l’électricité et l’air qui la traverse est réchauffé avant d’être diffusé dans l’habitacle. Ce procédé permet d’obtenir une montée en température rapide, ce qui garantit un confort immédiat aux passagers.
Toutefois, cette efficacité a un coût. La consommation d’énergie d’un chauffage par résistance est particulièrement élevée. Lorsque la température est réglée au maximum, la puissance peut atteindre 7 kW. De manière générale, la consommation est de 2,5 kWh lors de la première heure d’utilisation, puis se stabilise entre 1,5 et 2,0 kWh une fois l’habitacle chauffé.
Cette forte consommation a un impact direct sur l’autonomie du véhicule, notamment en hiver où la demande en chauffage est plus importante. Sur un trajet long, la perte d’autonomie peut devenir un véritable problème pour les conducteurs.
La pompe à chaleur : un atout pour l’autonomie
Pour limiter la consommation d’énergie du chauffage, les constructeurs équipent désormais de nombreuses voitures électriques d’une pompe à chaleur. Son fonctionnement est similaire à celui d’une climatisation réversible. Ce dispositif capte les calories présentes dans l’air ambiant ou celles dégagées par les composants électriques du véhicule pour les réutiliser et chauffer l’habitacle.
Cette technologie permet une consommation bien plus faible que celle du chauffage par résistance. Lorsqu’elle fonctionne seule, la pompe à chaleur ne réclame qu’entre 0,5 et 1 kW de puissance, soit 1 kWh par heure de fonctionnement.
Cependant, en hiver, lorsque les températures sont très basses, la pompe à chaleur peut perdre en efficacité. Si le véhicule n’a pas été préchauffé alors qu’il était branché, l’air extérieur contient peu de calories exploitables. Dans ces conditions, la mise en température de l’habitacle peut être très longue, voire insuffisante.
C’est pourquoi la plupart des voitures électriques équipées d’une pompe à chaleur la combinent avec une résistance électrique. Lors du démarrage du chauffage, c’est cette dernière qui prend le relais pour assurer une montée en température rapide. Une fois qu’il y a suffisamment de calories disponibles, la pompe à chaleur devient autonome et réduit considérablement la consommation d’énergie.
Un équipement rentable sur le long terme ?
L’installation d’une pompe à chaleur dans une voiture électrique représente un coût supplémentaire. De plus en plus de modèles en sont équipés de série, mais certains constructeurs la proposent encore en option pour un prix avoisinant 1 000 €.
Pour les conducteurs effectuant de longs trajets en hiver, cet investissement peut être pertinent. La réduction de la consommation énergétique permet de préserver l’autonomie du véhicule et d’éviter une perte trop importante liée au chauffage.
En revanche, pour une utilisation en ville et sur des trajets courts, le bénéfice est moins évident. Lors des premières minutes d’utilisation, le chauffage par résistance reste indispensable. La pompe à chaleur ne prend réellement le relais que lorsque l’habitacle a atteint une température suffisante. Sur des trajets de quelques kilomètres, la différence de consommation entre les deux systèmes reste limitée.
Un autre point à considérer est la valeur de revente du véhicule. La présence d’une pompe à chaleur peut constituer un argument pour les acheteurs sur le marché de l’occasion. De plus en plus prisée, cette technologie améliore la polyvalence du véhicule et pourrait influencer les décisions d’achat.
Pompe à chaleur : un choix dépendant de l’usage
Si la pompe à chaleur est aujourd’hui largement adoptée par les constructeurs, elle n’est pas forcément indispensable pour tous les conducteurs. Pour ceux qui roulent souvent en hiver et sur de longues distances, elle permet une gestion plus efficace de l’énergie et limite l’impact du chauffage sur l’autonomie WLTP.
En revanche, pour une utilisation quotidienne sur de courts trajets, son apport reste limité. La consommation reste proche de celle d’un chauffage par résistance lors des premières minutes d’utilisation, ce qui rend son investissement moins évident à rentabiliser.
Son adoption progressive sur de nombreux modèles confirme toutefois son importance croissante dans l’évolution des technologies automobiles. Avec l’amélioration continue des systèmes de gestion thermique, elle pourrait devenir un standard incontournable des voitures électriques de demain.
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