La loi française a toujours rendu très compliquée la moindre modification technique sur une voiture, imposant de repasser par la case homologation. Une brèche s’ouvre, avec un arrêté autorisant le remplacement d’un moteur thermique par un moteur électrique. La transformation, appelée rétrofit, est également possible sur les voitures sans permis.
C’est un décret publié au Journal officiel qui cadre les conditions de la conversion des véhicules à moteur essence ou diesel en électrique. Le but : rendre plus accessibles les modèles électriques, en partant par exemple d’un modèle d’occasion abordable à la mécanique fatiguée, pour lui donner une seconde vie avec une motorisation sans émissions polluantes locales. Si cette loi se destine avant tout aux voitures, elle s’ouvre également à d’autres catégories, dont les deux-roues et les quadricycles. Il est donc désormais possible de remplacer la mécanique de presque n’importe quel véhicule par un moteur électrique, associé à une batterie, voire une pile à combustible !
Conversion Électrique
La conversion à l’électrique d’un véhicule répond à quelques contraintes, aussi bien au niveau administratif qu’au niveau du cahier des charges mécanique. Voici les principaux critères à respecter :
• Le véhicule transformé doit être âgé d’au minimum cinq ans pour les voitures et utilitaires, trois ans pour les deux-roues, trois-roues et quadricycles. Voilà qui permet de ne pas jeter trop vite aux orties une mécanique en état de marche.
• La puissance en continu du nouveau moteur ne peut être supérieure à celle de la mécanique retirée. Elle doit être comprise entre 65 % et 100 % de la puissance initiale pour les voitures et utilitaires, entre 40 % et 100 % pour les autres catégories, ce qui n’empêche pas de proposer une puissance en crête supérieure.
• Les dimensions extérieures du véhicule ne doivent pas être modifiées.
• Le poids à vide ne doit pas augmenter de plus de 20 % après la transformation.
• La répartition du poids entre les deux essieux ne doit pas varier de plus de 10 % par rapport au modèle de base.
• Même en respectant ces critères, pas question de transformer sa voiture sans permis au fond de son garage ! Car, si le rétrofit est possible, il doit être réalisé avec un « dispositif de conversion électrique » homologué. Cet ensemble, qui comprend un moteur et sa transmission, un bloc de batteries, un chargeur et de l’électronique de puissance, doit donc être dûment certifié par l’UTAC et fourni par un fabricant reconnu. Ensuite, l’installation peut être effectuée directement par le fabricant, ou par un installateur agréé. Cela assure une certaine tranquillité au client, puisque la transformation s’accompagne légalement d’une garantie, non seulement sur la mécanique installée, mais aussi sur les dégâts qu’elle pourrait occasionner à l’auto dans laquelle elle a trouvé place.
Plus d’informations sur le retrofit dans un article complet du Génération Électrique n°4