L’autonomie est conditionnée par la taille de la batterie et les consommations. Si la pile est immuable, il est possible d’améliorer ses consommations et, ainsi, de favoriser le rayon d’action d’une voiture électrique. D’autant qu’elle a une spécificité que jalousent furieusement les voitures thermiques.
Qui veut aller loin ménage sa monture. Et la voiture électrique ne fait pas exception par rapport à son homologue thermique. Mais ce n’est pas tant qu’elle surconsomme sur les voies rapides que son appétit en ville est fortement maîtrisé par une spécificité qui lui est propre : elle peut récupérer de l’énergie à la décélération en absorbant l’énergie cinétique ! Pour améliorer l’autonomie en conduisant, cette fonctionnalité est primordiale. Tout du moins en ville où les nombreux ralentissements permettent de compenser les consommations lors des accélérations. D’après Renault, cette fonction permet de récupérer jusqu’à 20 % d’autonomie.
L’utilisation du freinage régénératif n’est donc pas à négliger et il serait regrettable de ne pas profiter de cette singularité. Surtout qu’il permet en général de se passer du système de freinage dans les zones urbaines et de n’utiliser le système par friction (les disques et plaquettes, donc) que pour immobiliser le véhicule. Selon Audi, ce dispositif permettrait de couvrir 90 % des ralentissements.
Mais d’autres constructeurs vont encore plus loin, à l’image de Nissan ou du groupe Kia/Hyundai : le freinage régénératif peut arrêter tout seul la voiture. Mais attention, la régénération n’est pas disponible si la batterie est pleine (il lui faut de la place pour stocker l’énergie récupérée) et elle ne permettra jamais de produire plus d’énergie que la voiture n’en consomme.
La roue libre
Ne négligez pas le mode roues-libres. En revanche, sur des portions roulantes ou sur autoroute, il est préférable de profiter du mode roues-libres, ou du moins de la configuration la plus neutre possible : là encore, toutes les voitures ne sont pas logées à la même enseigne et toutes ne proposent pas de vraies roues-libres. Ce mode toutefois le moins résistant évitera à la voiture de ralentir dès que vous relâchez l’accélérateur, vous obligeant ainsi à remettre plus de watts que nécessaire pour retrouver votre vitesse. Sur la route, vous pouvez l’utiliser sur les voies dégagées, puis repasser en mode B à l’approche d’un village ou d’un rond-point.
Mais précisons que quelques modèles, comme les électriques du groupe Volkswagen par exemple, disposent d’un mode Auto qui ralentit la voiture à l’approche d’un virage ou d’une intersection en se basant sur les données GPS. Mais ce dispositif se montre souvent trop prudent et ralentit davantage la voiture que réellement nécessaire.
Adapter sa conduite pour une meilleure autonomie
Roulez doucement pour aller vite. Ce qui marche avec une voiture thermique pour limiter les pièces d’usure fonctionne aussi avec une électrique. L’anticipation, en regardant loin, est la meilleure façon de favoriser l’autonomie. En évitant de décélérer trop fort, vous économiserez de l’énergie qui ne sera pas inutilement gaspillée, pour regagner ensuite votre vitesse de croisière. Aussi, et cela existe depuis la nuit des temps, adoptez une conduite souple, bannissez les conduites sportives ou nerveuses et appuyez doucement sur l’accélérateur.
D’autant que la voiture électrique apaise naturellement la conduite et présente une pédale d’accélérateur toujours dosable finement. Aussi, gardez un œil sur votre vitesse. Nous ne pouvons pas vous conseiller de rouler constamment à 110 km/h, même lorsque l’autoroute est limitée à 130 km/h, mais sachez que la consommation d’une voiture électrique est sensible à la vitesse : plus vous roulez vite, plus elle consommera. La consommation peut varier de 30 % entre ces deux limitations. Et, selon le modèle, le temps gagné sur la route pourra être perdu à la borne. C’est le jeu du lièvre et de la tortue.
Le mode économie
Pour continuer d’optimiser au mieux l’autonomie, utilisez le mode Eco qui configure les équipements de la voiture pour qu’ils consomment le moins possible. Vérifiez également la pression des pneus. Certains pratiquants de l’éco-conduite pourraient conseiller de surgonfler légèrement la pression de 0,2 bar afin de réduire l’empreinte au sol, diminuer la résistance et donc augmenter l’autonomie, de l’ordre de 10 %. En tout cas, un pneu sous-gonflé vous fera plus consommer. Enfin, cela est surtout vrai au moment de l’achat, évitez les grandes roues : la différence d’autonomie peut atteindre les 10 % entre des roues de 19 et 20 pouces, par exemple.