Bien que les conducteurs de voitures électriques rechargent principalement avec des dispositifs privés (domicile, lieu de travail…), la densité du réseau de recharge électrique public est l’une des principales brides au développement de ce secteur. Mais la situation s’améliore au fil des semaines.
Il y a un peu plus d’un an, l’Avère-France (l’association nationale pour le développement de la mobilité électrique) tirait la sonnette d’alarme : le réseau de bornes de recharge électrique ne suivait pas la tendance du marché automobile, poussant l’organisation à s’inquiéter et à alerter les autorités. Fin 2020, le réseau ne décollait pas. Mais la situation s’est nettement améliorée au cours de l’année dernière.
En Fin 2021, la France comptait 53 667 points de recharge, soit une hausse de près de 21000 points en 1 an !
C’est ce que précise l’Avere avec son baromètre périodique, commun au Ministère de la Transition écologique, qui se base sur les données fournies par la GIREVE, la plateforme d’interopérabilité pour la mobilité électrique. Ainsi, au 31 décembre 2021, la France comptait 53 667 points de recharge ouverts au public. Soit une hausse de 64 % avec près de 21 000 points de plus en un an (32 736 au 31 décembre 2020).
Cette évolution confirme la tendance dans le segment de la mobilité électrique et des prises de conscience des différents acteurs. En 2021, plus de points ont été ouverts que sur les trois années précédentes où la hausse moyenne ne dépassait pas les 4 000 unités par exercice.
Une majorité de bornes à faible puissance
D’après cette photographie au 31 décembre dernier, les points de recharge avec une puissance comprise entre 7,4 kW et 22 kW en courant AC triphasé sont les plus répandus, avec 55 % du parc total. Arrivent ensuite les prises de recharge d’une puissance inférieure à 7,4kW, toujours en courant AC, avec une part de 36%. La troisième marche du podium est occupée par les points de recharge d’une puissance comprise entre 50 kW et 150 kW. Mais désormais, il s’agit de bornes rapides à courant continu qui se généralisent de plus en plus dans les centres urbains.
Entre deux chaises, les bornes pouvant délivrer plus de 22kW en courant alternatif et moins de 50 kW en courant continu sont bien plus rares avec 1 227 et 894 unités respectivement. Même constat pour les bornes d’une puissance entre 150 kW et 350 kW, les moins fréquentes. Ces dernières ne sont pas toutes installées au même endroit. Ainsi, c’est sur l’autoroute que les automobilistes trouveront le plus souvent des solutions de recharge rapide, là où les besoins sont spécifiques. En ville, les points de recharge AC à des puissances inférieures à 22kW sont plus nombreux. Ce sont elles, entre autres, que l’on retrouve plus généralement sur les parkings, où 38% des points de recharge sont installés. La voirie arrive en seconde place (34 %), alors que les commerces ne sont pas en reste avec un total de 13 965 points (26 %). Certaines entreprises proposent aussi des points de recharge publics, mais elles sont minoritaires avec seulement 2 %. En revanche, le réseau privé grimpe bien au dessus des 230 000 bornes.
Recharge électrique : une répartition pas homogène
Si la situation s’améliore, toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne toutefois. L’Ile-de-France est la mieux dotée avec 10 113 points de recharge électrique répartis en 3 021 stations de recharge. C’est près de deux fois plus que la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec 5 937 points comptabilisés fin 2021. Plus très loin derrière, la Nouvelle-Aquitaine profite d’un réseau de 5 453 prises.
Une ceinture centrale existe dans l’Hexagone toutefois. De la Bourgogne- Franche-Comté à la Bretagne, les régions ne sont pas les mieux loties. C’est notamment le cas de la première, qui n’enregistre que 2330 points de recharge au total, soit le niveau le plus faible, exception faite de la Corse et des DOM. Mais la Bourgogne-Franche-Comté n’est pas en bas du classement en matière de puissance totale installée : car avec l’autoroute A6 qui traverse le territoire et qui est particulièrement prisée par les opérateurs, elle comptabilise un bon nombre de stations de recharge rapide avec les Superchargeurs Tesla et Ionity, mais aussi Fastned ou Allego, derniers arrivés en date sur les grands axes. Place centrale, l’Auvergne-Rhône-Alpes est la meilleure élève en la matière avec une puissance cumulée de 146 284 kW. Mais il faut préciser que c’est l’une des régions, avec l’Ile-de-France, où le parc de voitures électriques pèse le plus sur le réseau avec plus de 16 voitures par point de recharge.
De nouvelles mesures pour accélérer la cadence
Confiante, Cécile Goubet, la Déléguée générale de l’Avere-France, précise toutefois que la dynamique doit être maintenue dans le temps et ce, afin d’atteindre l’objectif de 100000 bornes fixé par le Gouvernement. Mais rappelons que l’échéance initiale de ce plan était fixée au… 31 décembre 2021. En revanche, le Gouvernement compte bien accélérer la cadence et rattraper son retard en raison de la crise sanitaire. Pour soutenir la dynamique, l’Assemblée Nationale a ainsi adopté un nouvel amendement qui prévoit l’installation de points de recharge dans les parcs de stationnement gérés en délégation de service public ou via un marché public de plus de 20 emplacements. Ces derniers devront notamment installer un point pour 20 places, sauf si d’importants travaux sur le réseau électrique ou de sécurité incendie sont nécessaires. Ces parkings ont pour obligation de s’équiper d’ici le 1er janvier 2025. Toutefois, le texte ne donne aucun cadre sur la puissance délivrée par le point de recharge : une simple prise domestique, la plus lente qui existe, est considérée comme un point de recharge ! Reste donc aux structures à jouer le jeu.
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