Non content d’être l’un des plus grands constructeurs de voitures électriques, le chinois BYD arrive en Europe. La Dolphin sera sans doute le modèle le plus écoulé de la gamme, mais la mise au point est à revoir.
Bien avant de construire des véhicules électriques, BYD s’est spécialisé dans la fabrication de batteries pour appareils mobiles dès 1995. Profitant depuis d’une certaine expertise dans le domaine et d’une solide réputation, le fabricant chinois s’est intéressé aux voitures. Sur son marché domestique, c’est un carton : BYD arrive à se hisser au niveau de Tesla en matière de volume. Ce qui n’est pas une mince performance ! Désormais, le fabricant suit la trajectoire de nombreux autres de ses semblables et prend la route de l’Europe. BYD y proposera tout un éventail de modèles pour occuper une place dans la plupart des segments. On retrouvera dans celui des compactes la Dolphin, une berline de 4,29 m qui jouera des coudes avec les Renault Megane e-Tech, Volkswagen ID. 3 ou la MG 4.
Une mise au point perfectible
Reste que si sa plastique exotique pourrait faire mouche auprès des acheteurs, la Dolphin devrait véritablement repasser par la case mise au point avant d’arriver définitivement en Europe. C’est en tout cas le lourd bilan que nous en tirons après notre premier essai de la compacte, tant son comportement dynamique est aux antipodes des attentes de ce côté du globe. Voilà qui marque la différence avec la MG 4, par exemple, dont le développement européen lui a permis de se faire une place confortable. Cette compacte demande de la vigilance lorsque le rythme augmente.
Et l’on ne parle pas ici de conduite le couteau entre les dents : dès 70 km/h, la suspension montre des signes de faiblesse pour canaliser les réactions du châssis. Voulue confortable, la Dolphin se montre ainsi trop lâche. Sur route, les bosses déstabilisent la voiture et, par effet boule de neige, le phénomène s’amplifie. Mais il faudra aussi être prudent au moment de freiner puisque l’arrière aura tôt fait de se délester.
Voilà donc un comportement intriguant de nos jours, qui n’est pas aidé non plus par les pneus Linglong de série. Similaires à celles montées sur la Dacia Spring, ces gommes bon marché venues de Chine ne mérite aucun éloge. On en a pour preuve les différentes pertes de grip, alors que la motricité en accélération s’est montrée perfectible… sur le sec. On n’ose imaginer le résultat sur le mouillé où le train avant pourrait ne plus avoir de pouvoir directionnel !
Une autonomie convaincante au quotidien
Dommage, car la BYD Dolphin s’est montrée très agréable en ville. La direction, quoiqu’un peu trop démultipliée, est douce, et la suspension sans retenue est gage de confort sur les rues défoncées. Le moteur de 204 ch offre des relances acceptables pour se tirer du trafic, alors que la batterie Blade de 60,4 kWh de capacité utile offre une autonomie décente. En prenant en compte une moyenne mixte de 15,7 kWh/100 km enregistrée lors de notre essai, la compacte chinoise pourrait alors couvrir près de 385 km avant d’être rechargée. C’est correct.
Côté recharge, la BYD Dolphin propose de série un chargeur AC embarqué de 11 kW. Côté recharge rapide, le système peut atteindre un pic de 88 kW. Il faudra attendre près de 40 minutes pour passer de 10 à 80 %, ce qui équivaut au temps réclamé par une Renault Megane e-Tech. Gageons toutefois que ce n’est pas sur autoroute qu’elle sera le plus largement utilisée. Non seulement il faudra compter sur une autonomie totale théorique de 250 km, mais le volume sonore à bord et la dangerosité des aides à la conduite (violents rappels dans la direction en cas d’écart, alertes multiples, …) n’en font pas la meilleure monture pour avaler les kilomètres.
L’essai détaillé est à lire dans les colonnes de Génération Électrique et Hybride numéro 15 ! Disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne avec tous nos anciens numéros.