Deuxième modèle totalement électrique de Hyundai après la Ioniq, le Kona porte de toutes autres ambitions. Avec sa grosse batterie de 64 kWh, il offre une autonomie presque comparable à une Tesla, pour moitié prix.
La Ioniq, déclinée en hybride, hybride rechargeable et électrique, a sonné le début
de l’offensive de Hyundai sur le terrain des modèles électrifiés. Mais, en ce qui concerne les
voitures 100 % électriques, c’est véritablement le Kona qui sort du lot. Il est en effet le seul modèle d’un constructeur généraliste – si on excepte l’Opel Ampera-e mort-née – à
disposer d’une batterie aussi imposante, de 64 kWh. De quoi afficher, selon les mesures du cycle WLTP, une autonomie flatteuse de 449 km. Dans les faits, ce Kona propose en effet un rayon d’action intéressant, que la concurrence directe ne peut qu’envier. Car, en plus de l’importante capacité de sa batterie, ce petit SUV coréen avance des consommations plutôt réduites. Les palettes au volant permettent de doser la force du frein moteur, selon quatre niveaux d’intensité. Au plus fort, on peut presque se passer de pédale de frein : le moindre
lever de pied ralentit fortement l’auto pour recharger la batterie. Voilà un type de conduite particulier, qui peut plaire à certains. Mais, pour aller loin, le mieux est encore de conserver son élan. En mode roue libre, le Kona peut descendre à des valeurs de consommation impressionnantes en milieu urbain lorsque le trafic est fluide. Nous avons pu nous contenter de 13 kWh/100 km en conditions favorables, même s’il vaut mieux compter, au quotidien sur une moyenne de 15 kWh/100 km. Les 400 km d’autonomie sont alors à
portée de main. Sur autoroute, l’appétit est nécessairement plus élevée : comptez entre 20 kWh/100 km et jusqu’à 25 kWh/100 km si le relief devient prononcé. De quoi envisager sereinement des étapes de 250 km, voire même 300 km entre deux charges. Car, contrairement à la plupart des constructeurs, chez Hyundai on annonce la capacité utile de la batterie et non sa capacité totale, généralement plus élevée de 10 % environ. Là est toute la différence : on peut réellement exploiter la totalité des 64 kWh promis. Cette batterie accepte, sur les bornes de charge rapide, une puissance de 77 kW, qui a malheureusement tendance à se fixer juste au-dessus des 50 kWh une fois passé les 65 % de charge. Tout de même, c’est plus qu’acceptable pour de longs trajets occasionnels.
Une vivacité sympathique
Assez polyvalent, le Kona se distingue également par son agrément de conduite. Le moteur de 204 ch promet des accélérations fort sympathiques jusqu’à 100 km/h (vitesse atteinte en 7,6 secondes) et des reprises encore correctes au-delà. Le comportement routier ne souffre pas la critique : les batteries placées dans le plancher permettent un bel équilibre. Dommage toutefois que la direction ne se révèle pas plus informative. Le principal grief provient des pneus Nexen à faible résistance au roulement, qui souffrent d’une adhérence médiocre, surtout sur route mouillée. Et on déplore également un freinage un peu difficile à doser en ville. Au moins ce Kona electric a-t-il le bon goût d’offrir un confort de suspension bien meilleur que la version thermique, trop ferme. Par rapport à cette version thermique, justement, le Kona electric se distingue immédiatement par sa face avant spécifi que, dépourvue de calandre. A l’intérieur, on note une nouvelle console centrale, plus enveloppante, nantie de boutons en lieu et place du levier de vitesses. Voilà qui n’est pas sans rappeler le Nexo, SUV à pile à combustible du constructeur coréen. Malheureusement, cette nouveauté ne suffi t pas à faire oublier les plastiques durs omniprésents. S’ils apparaissent tout juste acceptables sur les versions thermiques qui dépassent à peine les 25.000 €, ils deviennent franchement déplacés sur ce modèle électrique, vendu plus de 40.000 € bonus déduit dans sa fi nition haut-de-gamme, la plus courue par les clients. Qui aurait idée de mettre une telle somme dans un SUV urbain issu du catalogue d’un constructeur généraliste ?
Hyundai tente de justifi er ce prix par un équipement ultracomplet : en haut-de-gamme, scellerie cuir, affi chage têtehaute et pilote automatique sont de série. Ce dernier se révèle plutôt convaincant dans le suivi de voie, même s’il détecte mal la main du conducteur sur le volant, donnant naissance à des alertes sonores trop fréquentes, irritantes sur long trajet. Malgré ces quelques griefs, le coup d’essai de Hyundai apparaît comme un coup de maître : autonomie et vitesse de charge se situent à mi-chemin entre les Jaguar I-Pace et Tesla Model X, deux fois plus chers au moins !
SUV URBAIN // DEPUIS 2018
HYUNDAI KONA ELECTRIC 64 KWH
PRIX : DE 43 900 € À 46 400 € (BONUS DE 6 000 €)
MOTORISATION
Type de moteur : électrique synchrone à aimants permanents
Capacité de batterie : 64 kWh
Puissance : 204 ch
Autonomie constructeur (WLTP) : 449 km
DIMENSIONS/CAPACITÉS
L/l/h (mm) : 4180/1800/1570
Empattement (mm) : 2600
Poids à vide (kg) : 1760
Poids maxi remorque (kg) : 0
Capacité coffre (litres) : de 332 à 1114
Accélération de 0 à 100 km/h : 7,6 s
Vitesse maxi : 167 km/h