À la croisée des mondes
Alors que la plupart des modèles en fin de carrière font chuter la courbe des volumes de vente, la Nissan Note connaît une tendance inverse sur ses terres. Son secret : une technologie hybride e-Power, que nous nous sommes empressés d’aller essayer.
Apparue en 2012, la seconde génération de Nissan Note a connu une carrière tout juste correcte en France sans faire de l’ombre à la concurrence. Plus particulièrement le segment des monospaces compacts. Un segment qui, n’aidant pas, a été rayé de la carte par l’arrivée en force des crossover, dont le Nissan Juke. Alors en conflit d’intérêt, la Nissan Note a disparu du catalogue européen du constructeur, tout en étant encore vendue au Japon.
En effet, sur ses terres natales, la Nissan Note continue de plaire et même d’atteindre des records de vente. Ainsi, en 2018, le monospace a enregistré 136 324 ventes. Devenant le véhicule le plus vendu toute catégorie confondu, hors kei-cars qui profitent d’avantages fiscaux imbattables. Au cours de ce deuxième exercice consécutif à occuper la plus haute marche du podium, c’est près de trois Note sur quatre qui ont été vendues avec la motorisation hybride e-Power. Un résultat particulièrement révélateur, qui nous a poussé à nous rendre au Japon pour découvrir les secrets de ce succès.
Le fil rouge au contact du fil bleu
A Yokohama, fief de Nissan situé en périphérie de Tokyo, nous avons pris possession des clés d’une Nissan Note e-Power, dans sa définition sportive et haut de gamme. Qui a été concoctée par Nismo, le département sportif de la marque. De l’extérieur, le monospace des jeunes familles se présente avec un faciès plus démonstratif, délaissant les fades rondeurs du modèle de base. Les boucliers agressifs et ajourés composent avec de nouveaux appendices aérodynamiques et des jantes spécifiques de 16 pouces. Le tout souligné par une signature rouge évocatrice.
L’habitacle suit une trajectoire moins sportive, malgré la présence d’un volant sport en suédine et des cerclages rouges autour du bouton de démarrage ou des aérateurs. Cette version d’essai embarque des sièges spécifiques, larges et moelleux, qui se montreront plus indiqués pour notre parcours de 1 300 km, que les deux baquets empruntés au catalogue Nismo. L’univers tout juste sportif s’associe ici avec une finition à vocation hybride. Les liserés bleus, synonyme de la technologie électrique de Nissan, tombe sous les yeux du conducteur avec un combiné d’instrumentions dédié. Ou sous la main, avec la commande de boîte directement importée de la Nissan Leaf.
La Nissan Leaf pour Sensei
Ce n’est pas le seul équipement que la Nissan Note e-Power emprunte à sa sœur électrique, la plus populaire du segment. En tirant les enseignements de la Leaf comme un élève en arts martiaux, la technologie e-Power se compose du même moteur électrique de 109 ch (80 kW) pour 254 Nm de couple. Ainsi que d’un bout de batterie, d’une capacité totale de 1,5 kWh. Ce groupe électrique, placé en bout de chaîne cinématique, est le seul à être en prise directe avec les roues avant motrices. Le trois cylindres thermique 1,2 litre, dont les 79 ch n’ont finalement pas d’importance, est uniquement dédié à générer l’électricité nécessaire à la batterie.
Philosophiquement proche des technologies employées dans la feu Opel Ampera ou BMW i3 Rex, cette configuration dénuée de prise de recharge place la Note e-Power à la croisée des mondes. Techniquement considérée comme une voiture électrique à prolongateur d’autonomie, la Note préfère le statut d’hybride, sans doute moins dérangeant. Car n’oublions pas de préciser que les voitures électriques dotées d’une sortie d’échappement (la seule au monde avec un échappement chromé de série) et qui passent à la station essence sont tout de même assez rares dans le monde.
Dès les premiers tours de roues dans la douce frénésie tokyoïte, la Note e-Power se comporte comme une parfaite hybride. Les départs se font en silence, avec l’énergie instantanée que l’on retrouve dans toutes les voitures électriques. Avec un pied exceptionnellement léger, il est ainsi possible d’atteindre les 40 km/h sans la moindre intervention du moteur thermique. L’agrément de conduite, renforcé par l’absence de boîte de vitesses, n’est pas sans évoquer la conduite d’une Nissan Leaf entre deux feux tricolores. Le monospace se dote aussi du système e-Pedal de sa sœur, dont l’efficacité en mode B, qui augmente la récupération d’énergie au levier de pied, facilite la conduite dans les mégalopoles japonaises.
Retrouvez l’intégralité de cet essai sur la Nissan Note E-Power Nismo
dans Génération Électrique n°2
NISSAN NOTE E-POWER NISMO
PRIX À PARTIR DE 20 910€
MOTEUR ELECTRIQUE
Type : moteur électrique EM57
Puis. max. [ch. à tr/mn] : 109 ch de 3008 à 10 000 tr/min
Couple maxi [Nm à tr/mn] : 254 Nm de 0 à 3008 tr/min
MOTEUR THERMIQUE – GENERATEUR
Type : moteur thermique HR12DE Cylindrée [cm3] : 1 198
Puis. max. [ch. à tr/mn] : 79 ch à 5 400 tr/min
Couple maxi [Nm à tr/mn] : 103 Nm de 3 600 à 5 200 tr/min
Transmission : traction avant
Nbre de portes/places : 5 portes / 5 places
Suspension AV/AR : MacPherson/multi-bras
Electronique embarquée : ESP
Stop & Start : oui
Pneus/Jantes : 195/55 R16 / Jantes aluminium
DIMENSIONS/CAPACITÉS
L/l/h [mm] : 4 165 mm / 1 695 mm / 1 530 mm
Empattement [mm] : 2 600 mm
Garde au sol [mm] : 130 mm
Poids à vide [kg] : 1 250 kg
Consommation constructeur : (l/100 km)
Mixte/urbain/extra urbain : 2,9 l/100 km
Emission CO2 (g/km) : g/km